KEPLER Johannes

Astronome allemand (près de Weil, Wurtemberg, 1571 - Ratisbonne 1630).

        

Kepler est né le 16 Mai 1571 en Allemagne, de parents qui ne semblaient nullement le destiner à la carrière scientifique : Kepler avait dix-sept ans quand son père disparut définitivement (il fut menacé d'être pendu). Quant à sa mère, elle avait un penchant marqué pour les pratiques de la sorcellerie qu'elle hérita de sa tante qui l'avait élevée et qui finit elle-même brûlée pour sorcellerie. La mère de Kepler n’échappa que de justesse au sort de sa tante : il fallut l'intervention de Kepler, astronome alors connu et apprécié, pour la sauver du bûcher. Heureusement, il existait en Allemagne des bourses d'études octroyées aux enfants pauvres mais doués dont Kepler bénéficia. Il va donc recevoir une éducation modèle, passant de l'école au séminaire, puis du séminaire à l'école de Tübingen, où il obtint un diplôme à l'âge de vingt ans. A vingt-quatre ans, on lui propose la charge de "mathematicus" (professeur de mathématiques) à l'université de Gratz.

Dès ses années à l'université, Kepler avait été séduit par l'univers héliocentrique (qui considère le Soleil comme l'astre autour duquel tournent les planètes) de Copernic et s'y ralliait entièrement. Cependant il croyait que la géométrie était l'outil essentiel pour décrire l'architecture de l'univers : il pensait que cet univers devait être construit sur une sorte de squelette invisible fait de figures symétriques, non seulement des cercles, mais aussi des carrés, des triangles équilatéraux, des hexagones réguliers... On savait, depuis Platon, que les solides réguliers ne se comptent qu'au nombre de cinq : le tétraèdre (pyramide délimitée par quatre triangles équilatéraux), le cube, l'octaèdre (huit triangles équilatéraux), le dodécaèdre (douze pentagones réguliers) et l'icosaèdre (vingt triangles équilatéraux). Cinq solides parfaits, six planètes, tout s'expliquait donc selon Kepler : les sphères sur lesquelles se meuvent les planètes devaient venir soit circonscrire, soit s'inscrire dans les solides réguliers de Platon.

Avec cette idée, il écrivit son premier livre : Les mystères cosmiques ; il a alors vingt-cinq ans.

 

Kepler se mit par la suite à rechercher la relation entre les distances des planètes au Soleil et la vitesse à laquelle elles se meuvent sur leurs orbites. Il pense qu'il doit exister une force émanant du Soleil qui agit sur les planètes et qui les poussent sur leurs orbites ; quand la planète est plus éloignée, cette force est plus faible et la planète va alors plus lentement. Il ajoute même que cette force doit diminuer avec la distance comme la "force de la lumière" (Newton).

 

Puis il publie un second ouvrage, Astronomia Nova (La nouvelle Astronomie) vers la fin de 1609.

 

Deux jours après la mort de Tycho Brahé, Kepler fut nommé à la succession de ce dernier en tant que "mathematicus" impérial par le conseiller privé du prince Rodolphe II, charge qu'il allait conserver pendant onze ans, jusqu'en 1612. Ce fut pendant cette période qu'il proposa la première et la seconde loi de Kepler :

                   ~ Première loi de Kepler : Les planètes tournent sur des orbites elliptiques (courbes planes et ovales) dont le Soleil occupe l'un des foyers.

                   ~ Deuxième loi de Kepler : Le mouvement des planètes n'est pas uniforme. Elles accélèrent lorsqu'elles s'approchent du Soleil, ralentissent lorsqu'elles s'en éloignent, conformément à la loi des aires.

 

Ces deux lois eurent un effet révolutionnaire à l'époque de Kepler. En effet, elles remettaient en cause cette idée que tous les astronomes acceptaient : le mouvement circulaire et uniforme des planètes, c'est-à-dire le dogme des courbes parfaites décrites "parfaitement" de Platon.

 

Il va passer la dernière partie de sa vie à revenir aux idées pythagoriciennes sur l'harmonie, cherchant à montrer comment la structure fondamentale de notre univers résidait bien, comme il l'avait cru dès sa jeunesse, dans un agencement de solides parfaits invisibles.

 

En 1618, il finit un nouvel ouvrage : Harmonie du monde, dans lequel apparaît la troisième loi de Kepler : Les périodes de révolution s'accroissent lorsqu'on s'éloigne du Soleil selon une loi faisant la distance moyenne au Soleil.

 

Kepler mourut le 15 Novembre 1630, après avoir pris froid en voyageant à cheval en plein hiver.

Il fut l'un des derniers hommes de science à avoir voulu donner une image du monde à la fois belle (car le monde est le reflet de Dieu) et exacte (pour servir à l'homme).

 

Voir à COPERNIC, NEWTON, TYCHO BRAHE, PLATON et PYTHAGORE.